Le sport d'endurance permet de laisser filer la pensée

Bonjour
Voici une interview de Florence Puklavec, psychanalyste et marathonienne , qui a écrit un livre "Psychanalyse du sportif d'endurance ".
(livre que je n'ais pas lu pour l'instant)
Mais l'interview me parait intéressante 

Les liens  : 
pour le livre : https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=64336
pour l'interview : https://www.editions-harmattan.fr/_uploads/complements/QMED9843_008.pdf

Bonjour et merci à Angel pour ce document.

C'est intéressant en effet, notamment en ce que cette interview (mais sans doute le livre est-il dans la même tonalité) illustre cette tendance, de plus en plus prégnante dans les media, à évoquer l'aspect spirituel de certaines activités physiques humaines. La grille de lecture d'après laquelle de telles activités ne sont pas, pour le plus grand nombre, motivées par le (seul) goût de l'effort ou de la performance commence à se banaliser. En particulier, l'idée qu'au cours de celles-ci, "on laisse filer la pensée sans se préoccuper du mouvement et l'on arrive à une sensation de bien-être" est très importante et entre en contradiction flagrante avec l'obsession de la technicité et/ou du chronomètre qui serait sensée accompagner toute pratique physique un tant soit peu intensive.

On relèvera toutefois des biais tout aussi prégnants chez les intellectuels occidentaux :
- le tic de langage consistant à parler de "sport" chaque fois qu'on perçoit une goutte de sueur perler au front de son prochain
- celui consistant à réduire la spiritualité à la recherche du plaisir, a fortiori, d'un plaisir infantile
- et, évidemment (mais bon, l'auteure est psychanalyste), celui consistant à faire du "moi" l'alpha et l'oméga de toute quête, spirituelle ou non.

Il serait intéressant que la psychanalyse se penche un peu sur ses propres ressorts lexicaux inconscients (les fameux samskara du yoga).

PhiPhilo.

Il est vrai qu'il est difficile de faire le vide dans un sport d'opposition, foot rugby, etc. ou la concentration est permanente pour réagir face au choix tactique de l'opposant  .
Ensuite sur un effort court , sprint etc.. , on n'a pas le temps de penser à autre chose, si l'on pense d'ailleurs à ce moment là 
Il me semble comme l'avait précisé une fois dans un message @daniel_56 , qu'il serait intéressant de savoir à quel moment il y a ce lâcher prise dans l'effort long
Merc

Oui, j'ai probablement dit cela un jour
Un autre  élément qui joue dans les activités d'endurance est la sécrétion d'un tas de substances dont l'endorphine et autres hormones qui modifient la perception de notre corps et de notre environnement.
Je ne dis pas qu'il n'y a pas de quête de spiritualité dans tout cela, mais moi je reste très "physique".

Daniel_56 a écrit:Je ne dis pas qu'il n'y a pas de quête de spiritualité dans tout cela, mais moi je reste très "physique".

La spiritualité ne fait pas de distinction entre le physique et le mental. La spiritualité dit juste que l'on ne doit pas seulement considérer le réel (en particulier, le réel biologique) du seul point de vue des relations mécaniques qu'entretiennent entre elles les parties de la matière.

PhiPhilo.