Ecotrail 2021
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JMN - Je Marche Nordique : Tout Sur La Marche Nordique :: Dans les vestiaires des marcheurs sportifs :: Raconte-moi ta course
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Ecotrail 2021
Voilà, ça c'est fait.
Après de multiples reports, des confinements, 5kg en plus, un entrainement foireux, arriver au bout est savoureux.
Samedi matin, je regarde de nouveau la météo pour voir s'il y a du changement. Le fait de faire 80km sous la pluie voire sous l'orage comme prévu 2 jours avant ne m'enchante pas du tout.
Prévu chaussures de trail et veste imperméable au cas où mais comme un boulet j'ai oublié ma poche à eau dans le frigo avec 1l d'eau fraiche . En contremesures je garde la bouteille d'eau de boisson d'attente que je remplirais avant le départ en complément de ma gourde. Je partirais donc avec maximum 1l de capacité sur moi, ça va être juste.
J'arrive en RER + navette 2h avant le départ, j'ai le temps de faire une sieste et de déposer mon sac .
Arrive enfin la première épreuve : réussir à se caser dans le premier SAS (sur 4) de départ de la première vague (sur 3).
Vu mon avance, ce n'est pas un problème. Il ne pleut toujours pas mais le ciel est nuageux.
On rentre dans le Sas à 10h et le départ est donné à 10h15 avec comme ouvreurs des chevaux sur quelques centaines de mètres.
Je me place à l'arrière histoire de ne gêner personne. 3 autres vagues vont arriver, lancées chacune avec 5min d'écart.
Bizarrement, je n'ai pas de stress comme cela a pu m'arriver dans le passé sur par exemple mon premier (et seul) marathon où je pensais que je n'allais pas en sortir vivant.
Je cale mon rythme sur 7,5km/h comme prévu. Je me fais régulièrement doubler pendant 40 min par des vagues de coureurs venus de vagues derrière.
Au bout de 10km, tout va bien, je garde mon rythme, on quitte la base de loisir et on passe sur des passerelles qui passent au dessus des routes et dans des villes.
Je sais que je dois atteindre 24km en 3h15, alors je cale mon rythme sur cette échéance pour ne pas aller trop vite ni arriver en retard.
Au bout de 17km, on commence à aller sur des pistes forestières avec des montées et descente. Je croise un groupe qui alterne marche et course tout les km. On reste donc 1km ensemble pendant leur période de marche tout en discutant.
Je rencontre aussi 2 coureurs lents. L'un regarde mes bâtons et me dit : "J'ai eu le même genre en finissant dernier d'une course". J'ai répondu : "Ne t'inquiètes pas, le dernier ici ce sera moi." Il m'a répondu : "C'est tout le mal que je te souhaites". J'aime ce genre de rencontres .
Finalement, je fini par arriver au ravito pile dans les temps. Recharge en eau, 1 coca, quelques noisettes et regret de ne pas avoir de salé sur le ravito et c'est reparti tout en sachant que c'est la partie où ça va pas mal monter et descendre.
Dès la première montée je ressens une alerte crampe dans la jambe droite; je ralenti légèrement et j'étire la jambe et je repars. Cette alerte ne me quittera plus sur les plats après les montées. Est-ce la chaleur et l'hydratation? N'empêche que ce n'était pas normal si tôt.
Parcours forestier avec quelques traversées courtes de villes. Calcul 2h20 pour faire 14km, c'est tout bon. Passage au point d'eau à sec (aie).
Pas beaucoup de souvenirs de cette partie qui s'est plutôt bien passée hormis que mon doigt de pied a commencé à me faire mal (le lundi j'ai commencé à avoir je ne sais quoi du au fait que la peau d'un doigt de pied passe sous l'autre et cela fait un endroit dur douloureux. J'ai soigné en bandant ce doigt de pied pour l'isoler et éviter le déplacement de cette peau). Passage près d'un point d'eau et virage que je connais de ma première course en marche nordique. On fini par passer sur la passerelle au dessus de la N118. On approche donc de Meudon et du deuxième ravito sans savoir vraiment où il est. 47km?
Un petit coup de jardinage avec un autre concurrent, on a loupé un virage et on prend 6-8minutes dans les dents.
Je fini par arriver à un endroit ou des signaleurs nous annoncent le ravito mais il y a des escaliers pour monter et pas mal. Bon soit. Je suis pile dans les temps de la barrière avec 6 minutes d'avances, il va pas falloir trop faiblir, bien que je voie que ma moyenne commence à s’éroder, ce qui est logique vu le nombre de montée-descentes
Et surprise en arrivant c'est juste un point d'eau. Ok, je fais le plein et c'est reparti pour aller vers Chaville tout en mettant en charge ma montre GPS grâce au système pince déjà testé.
Au bout de 6 km de route forestière, petit ennui gastrique, trouver un fourré tranquille (oui, je sais que c'est pas glam). J'en profite pour remettre de la Nok car ça commence à bruler aussi. Je sens que ma montre commence à mal compter les distances à partir du 52ème km car j'arrive au ravito du 56ème km avec 59 sur la montre.
Ce ravito, je le connais pour l'avoir déjà croisé sur le 45km en 2018 et c'est le moment où il a commencé à neiger. Selon mes calculs, j'ai 10 minutes d'avance à ce point mais le plus dur est à venir car la prochaine barrière est mortelle à Saint-Cloud et va demander que je m'y emploie à fond. Je peux enfin manger quelque chose et je prend 2 cocas avant de me relancer à l’assaut.
On arrive dans des parties que je connais un peu car après 5km nous sommes dans les Fosses reposes. Je me demande si après être monté on va redescendre pour faire la grosse montée, mais en fait non. Une énorme montée se dresse devant moi que je ne connaissais pas. En suivant la direction, je me doute que nous allons vers le Hara de Jardy car on ne peut plus trop passer devant la (ex) maison de Johny à Marne la Coquette. Je connais ce détour, il n'est pas trop dur. Je sais qu'il n'y a plus trop de montée devant moi maintenant et que c'est globalement descendant (hormis le Fer à cheval avant le ravito) sauf si on cherche les montées dans le parc de Saint-cloud.
On fini par arriver sur un trottoir et j’attends le point d'eau. Un signaleur indique "ici c'est le 63ème km, le point d'eau est dans un km" alors que ma montre indique 66km. Bordel, je vais être en retard si ça continue. Je calcule 6 km en moins de 45 minutes à faire. Coup de déprime en me disant que bon je vais juste aller au ravito pour qu'on m'arrête. Ça aura été sympa mais c'est rageant de devoir s'arrêter avant la fin. Je pense au fait que ce serait mon premier abandon et je dois dire que mentalement là ça n'allait pas. Au bout de 1km de trottoir on fini par entrer dans le parc et cela me revigore un peu car je connais le parc donc j'essaye de me reprendre en main. Toujours pas de point d'eau néanmoins mais c’est le cadet de mes soucis.
Dans un sursaut d'orgueil je passe les escaliers et le tunnel en me disant qu'il me reste une chance si je donne tout. Je me fais doubler par un coureur qui lui aussi a fais le calcul. On se motive mutuellement mais il part quand même devant moi. Quelques montées que je connais, quelques détours, je sens qu'on approche du point d'orgue de ce parc. Je fini par apercevoir le rond-point ou l'on doit prendre à droite à coté d'un restau, un peu de bitume, un virage à gauche en descente et voici le fer à cheval. ce n'est pas une montée compliquée, d'autant qu'on passe du coté qui n'a pas trop de bitume. A l'entrainement on peut la monter et la descendre une dizaine de fois en groupe. je donne tout dans la montée, le ravito est à moins de 5 minutes et je le sais. J'arrive complétement vidé avec un peu plus d'une minute de retard sur la barrière. Je passe la ligne du ravito attendant que le couperait tombe mais rien. Le gars me regarde et ne dit rien. Je vais donc boire un coup et manger. Je sors la frontale car la nuit tombe et je répare mon porte bâtons sur le sac à dos qui à lâché au premier ravito. 1h15 pour faire les quais, je sais que dans mon état ce n'est pas possible mais qu'on me laissera probablement finir car j'ai passé la dernière barrière horaire. Faire 2km pour sortir du parc et toutes ces actions me prendra plus de 30min (dire qu'à la base je m'étais entrainé pour changer de chaussures ici en les transportant sur des courses comme Versailles-Mantes mais que je ne l'ai pas fait pour ne pas avoir de poids en plus) et il reste 8-9km à faire sur du bitume. C'est le moment de ranger les bâtons et de finir au courage. J'envoie un message à ma copine qui m'encourage et au groupe whatapps de marche nordique indiquant que je suis mort mais que je vais finir pour l'honneur tant qu'on me laisse avancer.
Les quais, c'est nul. C'est du trottoir plus ou moins large avec un passage dans un parc à la sortie de Boulogne. Je suis explosé, j'avance machinalement à une vitesse proche de 5km/h. Mes pieds sont en lambeaux, mais sur les quais je n'ai plus de problèmes de crampes. Je fini par apercevoir la tour Eiffel. Finalement je me dis qu'heureusement qu'on ne doit pas la monter cette année sinon ce serait du joli.
Les 3 derniers km sont immondes avec le longeage d'une route à grosse circulation, je me suis même demandé si je n'entendais pas l'orage au loin. On me double pas mal mais je n'ai vraiment plus rien dans les cannes (je pense au terme utilisé dans les jeux : "stamina", voila je n'ai plus de stamina). La tour Eiffel grandi dans mon champs de vision, on passe le long des péniches restau-boites de nuit, cela met de l'ambiance (même si certains s'en plaindront à la fin). Je pense au fait que je n'ai pas utilisé mon MP3 de la course alors que je l'avais emporté. On m'annonce encore 1km500
Je vois le pont "dontjeneconnaispaslenom" avec des arches, je pensais que l'arrivée était ici mais en fait l'arrivée est au pont d'Iena en face de la tour.
Ok, je suis sur la promenade avant le pont, je sais que je vais finir. j'appelle ma mère pour la prévenir que je vais finir. Je vois l'arrivée et le manège avant. Je suis super heureux. Finalement même en étant diminué physiquement (5kg de plus, entrainement erratique sauf le dernier mois et demi, doigts de pied en vrac) c'était possible.
L'arrivée est magique avec une haie de spectateurs , un éclairage, musique et speaker de folie.
J’espère avoir de nouveau ces émotions dans 2 mois en plus fort à Chamonix (surtout ne pas abandonner).
Je fini 80km en un peu plus de 13h30 pour 12h45 prévues. La course préparatoire est à mon sens concluante, seule l'alerte crampe m'inquiète. Va falloir que je me bouffe de la montée. C'est de ma faute car en février 2020 j'avais beaucoup mieux préparé les montées en passant jusqu'à 2h30 à ne faire que ça en mode hamster.
Après la course, ravito, changement de chaussures, etc... je suis allé prendre un noctilien au dessus du Trocadero, j'ai du mettre plus de 30minutes pour faire le déplacement. Le souci n'était pas musculaire mais surtout les échauffements entre-jambes et les ampoules. A la descente du bus, il me restait 2km de marche, j'ai mis près de 2h avec mon sac de change en plus sur le dos. Eu seulement une petite crampe la nuit mais rien de méchant.
Dimanche : repos, soins, dodo.
Lundi : marche lente mais plus rapide, jambes à entre-jambes irritées à vif et douleurs doigts de pieds
Vendredi : Je remarche plus vite (105% de mon temps de piedtaf), les irritations sont calmées mais encore un peu gênantes, les ampoules sont moins gênantes sauf celle sous le talon que j'ai fini par vider, je strap encore le doigt de pied gênant qui a une ampoule au bout en prime ainsi que toujours la partie de peau plus dure.
Samedi : Sortie du club à Saint-Cloud (tiens tiens) pour un tour vers le Hara de Jardy et retour. J'y vais tranquille, impossible de vraiment pousser mais c'est normal. 18km tranquillement.
Lundi : petit fartlek tranquille à 8.5km/h. Petite douleur au jambier mais ça revient tranquillement.
Après de multiples reports, des confinements, 5kg en plus, un entrainement foireux, arriver au bout est savoureux.
Samedi matin, je regarde de nouveau la météo pour voir s'il y a du changement. Le fait de faire 80km sous la pluie voire sous l'orage comme prévu 2 jours avant ne m'enchante pas du tout.
Prévu chaussures de trail et veste imperméable au cas où mais comme un boulet j'ai oublié ma poche à eau dans le frigo avec 1l d'eau fraiche . En contremesures je garde la bouteille d'eau de boisson d'attente que je remplirais avant le départ en complément de ma gourde. Je partirais donc avec maximum 1l de capacité sur moi, ça va être juste.
J'arrive en RER + navette 2h avant le départ, j'ai le temps de faire une sieste et de déposer mon sac .
Arrive enfin la première épreuve : réussir à se caser dans le premier SAS (sur 4) de départ de la première vague (sur 3).
Vu mon avance, ce n'est pas un problème. Il ne pleut toujours pas mais le ciel est nuageux.
On rentre dans le Sas à 10h et le départ est donné à 10h15 avec comme ouvreurs des chevaux sur quelques centaines de mètres.
Je me place à l'arrière histoire de ne gêner personne. 3 autres vagues vont arriver, lancées chacune avec 5min d'écart.
Bizarrement, je n'ai pas de stress comme cela a pu m'arriver dans le passé sur par exemple mon premier (et seul) marathon où je pensais que je n'allais pas en sortir vivant.
Je cale mon rythme sur 7,5km/h comme prévu. Je me fais régulièrement doubler pendant 40 min par des vagues de coureurs venus de vagues derrière.
Au bout de 10km, tout va bien, je garde mon rythme, on quitte la base de loisir et on passe sur des passerelles qui passent au dessus des routes et dans des villes.
Je sais que je dois atteindre 24km en 3h15, alors je cale mon rythme sur cette échéance pour ne pas aller trop vite ni arriver en retard.
Au bout de 17km, on commence à aller sur des pistes forestières avec des montées et descente. Je croise un groupe qui alterne marche et course tout les km. On reste donc 1km ensemble pendant leur période de marche tout en discutant.
Je rencontre aussi 2 coureurs lents. L'un regarde mes bâtons et me dit : "J'ai eu le même genre en finissant dernier d'une course". J'ai répondu : "Ne t'inquiètes pas, le dernier ici ce sera moi." Il m'a répondu : "C'est tout le mal que je te souhaites". J'aime ce genre de rencontres .
Finalement, je fini par arriver au ravito pile dans les temps. Recharge en eau, 1 coca, quelques noisettes et regret de ne pas avoir de salé sur le ravito et c'est reparti tout en sachant que c'est la partie où ça va pas mal monter et descendre.
Dès la première montée je ressens une alerte crampe dans la jambe droite; je ralenti légèrement et j'étire la jambe et je repars. Cette alerte ne me quittera plus sur les plats après les montées. Est-ce la chaleur et l'hydratation? N'empêche que ce n'était pas normal si tôt.
Parcours forestier avec quelques traversées courtes de villes. Calcul 2h20 pour faire 14km, c'est tout bon. Passage au point d'eau à sec (aie).
Pas beaucoup de souvenirs de cette partie qui s'est plutôt bien passée hormis que mon doigt de pied a commencé à me faire mal (le lundi j'ai commencé à avoir je ne sais quoi du au fait que la peau d'un doigt de pied passe sous l'autre et cela fait un endroit dur douloureux. J'ai soigné en bandant ce doigt de pied pour l'isoler et éviter le déplacement de cette peau). Passage près d'un point d'eau et virage que je connais de ma première course en marche nordique. On fini par passer sur la passerelle au dessus de la N118. On approche donc de Meudon et du deuxième ravito sans savoir vraiment où il est. 47km?
Un petit coup de jardinage avec un autre concurrent, on a loupé un virage et on prend 6-8minutes dans les dents.
Je fini par arriver à un endroit ou des signaleurs nous annoncent le ravito mais il y a des escaliers pour monter et pas mal. Bon soit. Je suis pile dans les temps de la barrière avec 6 minutes d'avances, il va pas falloir trop faiblir, bien que je voie que ma moyenne commence à s’éroder, ce qui est logique vu le nombre de montée-descentes
Et surprise en arrivant c'est juste un point d'eau. Ok, je fais le plein et c'est reparti pour aller vers Chaville tout en mettant en charge ma montre GPS grâce au système pince déjà testé.
Au bout de 6 km de route forestière, petit ennui gastrique, trouver un fourré tranquille (oui, je sais que c'est pas glam). J'en profite pour remettre de la Nok car ça commence à bruler aussi. Je sens que ma montre commence à mal compter les distances à partir du 52ème km car j'arrive au ravito du 56ème km avec 59 sur la montre.
Ce ravito, je le connais pour l'avoir déjà croisé sur le 45km en 2018 et c'est le moment où il a commencé à neiger. Selon mes calculs, j'ai 10 minutes d'avance à ce point mais le plus dur est à venir car la prochaine barrière est mortelle à Saint-Cloud et va demander que je m'y emploie à fond. Je peux enfin manger quelque chose et je prend 2 cocas avant de me relancer à l’assaut.
On arrive dans des parties que je connais un peu car après 5km nous sommes dans les Fosses reposes. Je me demande si après être monté on va redescendre pour faire la grosse montée, mais en fait non. Une énorme montée se dresse devant moi que je ne connaissais pas. En suivant la direction, je me doute que nous allons vers le Hara de Jardy car on ne peut plus trop passer devant la (ex) maison de Johny à Marne la Coquette. Je connais ce détour, il n'est pas trop dur. Je sais qu'il n'y a plus trop de montée devant moi maintenant et que c'est globalement descendant (hormis le Fer à cheval avant le ravito) sauf si on cherche les montées dans le parc de Saint-cloud.
On fini par arriver sur un trottoir et j’attends le point d'eau. Un signaleur indique "ici c'est le 63ème km, le point d'eau est dans un km" alors que ma montre indique 66km. Bordel, je vais être en retard si ça continue. Je calcule 6 km en moins de 45 minutes à faire. Coup de déprime en me disant que bon je vais juste aller au ravito pour qu'on m'arrête. Ça aura été sympa mais c'est rageant de devoir s'arrêter avant la fin. Je pense au fait que ce serait mon premier abandon et je dois dire que mentalement là ça n'allait pas. Au bout de 1km de trottoir on fini par entrer dans le parc et cela me revigore un peu car je connais le parc donc j'essaye de me reprendre en main. Toujours pas de point d'eau néanmoins mais c’est le cadet de mes soucis.
Dans un sursaut d'orgueil je passe les escaliers et le tunnel en me disant qu'il me reste une chance si je donne tout. Je me fais doubler par un coureur qui lui aussi a fais le calcul. On se motive mutuellement mais il part quand même devant moi. Quelques montées que je connais, quelques détours, je sens qu'on approche du point d'orgue de ce parc. Je fini par apercevoir le rond-point ou l'on doit prendre à droite à coté d'un restau, un peu de bitume, un virage à gauche en descente et voici le fer à cheval. ce n'est pas une montée compliquée, d'autant qu'on passe du coté qui n'a pas trop de bitume. A l'entrainement on peut la monter et la descendre une dizaine de fois en groupe. je donne tout dans la montée, le ravito est à moins de 5 minutes et je le sais. J'arrive complétement vidé avec un peu plus d'une minute de retard sur la barrière. Je passe la ligne du ravito attendant que le couperait tombe mais rien. Le gars me regarde et ne dit rien. Je vais donc boire un coup et manger. Je sors la frontale car la nuit tombe et je répare mon porte bâtons sur le sac à dos qui à lâché au premier ravito. 1h15 pour faire les quais, je sais que dans mon état ce n'est pas possible mais qu'on me laissera probablement finir car j'ai passé la dernière barrière horaire. Faire 2km pour sortir du parc et toutes ces actions me prendra plus de 30min (dire qu'à la base je m'étais entrainé pour changer de chaussures ici en les transportant sur des courses comme Versailles-Mantes mais que je ne l'ai pas fait pour ne pas avoir de poids en plus) et il reste 8-9km à faire sur du bitume. C'est le moment de ranger les bâtons et de finir au courage. J'envoie un message à ma copine qui m'encourage et au groupe whatapps de marche nordique indiquant que je suis mort mais que je vais finir pour l'honneur tant qu'on me laisse avancer.
Les quais, c'est nul. C'est du trottoir plus ou moins large avec un passage dans un parc à la sortie de Boulogne. Je suis explosé, j'avance machinalement à une vitesse proche de 5km/h. Mes pieds sont en lambeaux, mais sur les quais je n'ai plus de problèmes de crampes. Je fini par apercevoir la tour Eiffel. Finalement je me dis qu'heureusement qu'on ne doit pas la monter cette année sinon ce serait du joli.
Les 3 derniers km sont immondes avec le longeage d'une route à grosse circulation, je me suis même demandé si je n'entendais pas l'orage au loin. On me double pas mal mais je n'ai vraiment plus rien dans les cannes (je pense au terme utilisé dans les jeux : "stamina", voila je n'ai plus de stamina). La tour Eiffel grandi dans mon champs de vision, on passe le long des péniches restau-boites de nuit, cela met de l'ambiance (même si certains s'en plaindront à la fin). Je pense au fait que je n'ai pas utilisé mon MP3 de la course alors que je l'avais emporté. On m'annonce encore 1km500
Je vois le pont "dontjeneconnaispaslenom" avec des arches, je pensais que l'arrivée était ici mais en fait l'arrivée est au pont d'Iena en face de la tour.
Ok, je suis sur la promenade avant le pont, je sais que je vais finir. j'appelle ma mère pour la prévenir que je vais finir. Je vois l'arrivée et le manège avant. Je suis super heureux. Finalement même en étant diminué physiquement (5kg de plus, entrainement erratique sauf le dernier mois et demi, doigts de pied en vrac) c'était possible.
L'arrivée est magique avec une haie de spectateurs , un éclairage, musique et speaker de folie.
J’espère avoir de nouveau ces émotions dans 2 mois en plus fort à Chamonix (surtout ne pas abandonner).
Je fini 80km en un peu plus de 13h30 pour 12h45 prévues. La course préparatoire est à mon sens concluante, seule l'alerte crampe m'inquiète. Va falloir que je me bouffe de la montée. C'est de ma faute car en février 2020 j'avais beaucoup mieux préparé les montées en passant jusqu'à 2h30 à ne faire que ça en mode hamster.
Après la course, ravito, changement de chaussures, etc... je suis allé prendre un noctilien au dessus du Trocadero, j'ai du mettre plus de 30minutes pour faire le déplacement. Le souci n'était pas musculaire mais surtout les échauffements entre-jambes et les ampoules. A la descente du bus, il me restait 2km de marche, j'ai mis près de 2h avec mon sac de change en plus sur le dos. Eu seulement une petite crampe la nuit mais rien de méchant.
Dimanche : repos, soins, dodo.
Lundi : marche lente mais plus rapide, jambes à entre-jambes irritées à vif et douleurs doigts de pieds
Vendredi : Je remarche plus vite (105% de mon temps de piedtaf), les irritations sont calmées mais encore un peu gênantes, les ampoules sont moins gênantes sauf celle sous le talon que j'ai fini par vider, je strap encore le doigt de pied gênant qui a une ampoule au bout en prime ainsi que toujours la partie de peau plus dure.
Samedi : Sortie du club à Saint-Cloud (tiens tiens) pour un tour vers le Hara de Jardy et retour. J'y vais tranquille, impossible de vraiment pousser mais c'est normal. 18km tranquillement.
Lundi : petit fartlek tranquille à 8.5km/h. Petite douleur au jambier mais ça revient tranquillement.
Dernière édition par neofoxy le Dim 26 Sep 2021 - 22:51, édité 5 fois
neofoxy- Membre 5 ansMembre 5 ans
- Localisation : Idf
Foncine, Gege et Claire Auf aiment ce message
Re: Ecotrail 2021
Oui, sauf une partie au début et sur les quais où j'ai juste marché sans les bâtons.Mkb a écrit:Vous l'avez faite en marche nordique ?
neofoxy- Membre 5 ansMembre 5 ans
- Localisation : Idf
Re: Ecotrail 2021
Hello,
Post passionnant, bien écrit et bien structuré !
On vit parfaitement le déroulement de cette épreuve, les moments de doute, les difficultés, les désillusions, les joies et les besoins de se raccrocher à des points rassurants pour tenir et encore tenir.
Personnellement, c'est un truc de fou que je ne ferais pas, mais bravo !
Post passionnant, bien écrit et bien structuré !
On vit parfaitement le déroulement de cette épreuve, les moments de doute, les difficultés, les désillusions, les joies et les besoins de se raccrocher à des points rassurants pour tenir et encore tenir.
Personnellement, c'est un truc de fou que je ne ferais pas, mais bravo !
Nature17- Localisation : Charente-Maritime
Re: Ecotrail 2021
Merci pour le récit, le stress du temps pour eviter l'élimination doit être très pesant.
13h30 de marche doit laisser le temps de cogiter
Vraiment félicitations
13h30 de marche doit laisser le temps de cogiter
Vraiment félicitations
Gege- Membre 5 ansMembre 5 ans
Re: Ecotrail 2021
Je n'ai ressenti le stress que pour la dernière barrière.Gege a écrit:Merci pour le récit, le stress du temps pour eviter l'élimination doit être très pesant.
13h30 de marche doit laisser le temps de cogiter
Vraiment félicitations
Merci.
Nature17Hello,
Post passionnant, bien écrit et bien structuré !
On vit parfaitement le déroulement de cette épreuve, les moments de doute, les difficultés, les désillusions, les joies et les besoins de se raccrocher à des points rassurants pour tenir et encore tenir.
Personnellement, c'est un truc de fou que je ne ferais pas, mais bravo !
Je dois encore remanier des choses dans le récit mais globalement presque tout y est.
Je l'écris aussi pour moi car je m'aperçois que c'est top de relire un truc qu'on à vécu quelques années après.
neofoxy- Membre 5 ansMembre 5 ans
- Localisation : Idf
Gege et Nature17 aiment ce message
Re: Ecotrail 2021
Bravo neofoxy pour ta compétition ton courage et ton récit.
J'adore ces textes qui nous font vivre l'événement comme si on y était. J'ai souffert avec toi en le lisant, mais confortablement installé dans mon salon
Une petite recommandation quand même : après un truc de fou comme ça il faut vraiment soigner la récupération. Marcher vite dans les semaines qui suivent n'apporte rien sinon accentuer un état de fatigue et les risques de blessure, d'autant que tu as eu des alertes.
Je dis ça je dis rien, mais qui veut aller loin ménage sa monture
Bonne continuation.
J'adore ces textes qui nous font vivre l'événement comme si on y était. J'ai souffert avec toi en le lisant, mais confortablement installé dans mon salon
Lundi : marche lente mais plus rapide, jambes à entre-jambes irritées à vif et douleurs doigts de pieds
Vendredi : Je remarche plus vite (105% de mon temps de piedtaf)
Une petite recommandation quand même : après un truc de fou comme ça il faut vraiment soigner la récupération. Marcher vite dans les semaines qui suivent n'apporte rien sinon accentuer un état de fatigue et les risques de blessure, d'autant que tu as eu des alertes.
Je dis ça je dis rien, mais qui veut aller loin ménage sa monture
Bonne continuation.
neofoxy aime ce message
Re: Ecotrail 2021
Bravo , je suis admirative .
Claire
Claire
Claire Auf- Membre 5 ansMembre 5 ans
- Localisation : région parisienne
neofoxy aime ce message
Re: Ecotrail 2021
Hello, je ne force pas vraiment pour les piedtaf, c'est en mode cool 6-7km/h. Je me donne le temps de reprendre mais sans non plus trop trainer (la nuance est ténue) car une autre échéance m'attend. Je me repose beaucoup car je me souviens qu'il faut bien 3 semaines pour récupérer.NordicPat a écrit:Bravo neofoxy pour ta compétition ton courage et ton récit.
J'adore ces textes qui nous font vivre l'événement comme si on y était. J'ai souffert avec toi en le lisant, mais confortablement installé dans mon salonLundi : marche lente mais plus rapide, jambes à entre-jambes irritées à vif et douleurs doigts de pieds
Vendredi : Je remarche plus vite (105% de mon temps de piedtaf)
Une petite recommandation quand même : après un truc de fou comme ça il faut vraiment soigner la récupération. Marcher vite dans les semaines qui suivent n'apporte rien sinon accentuer un état de fatigue et les risques de blessure, d'autant que tu as eu des alertes.
Je dis ça je dis rien, mais qui veut aller loin ménage sa monture
Bonne continuation.
neofoxy- Membre 5 ansMembre 5 ans
- Localisation : Idf
NordicPat aime ce message
Re: Ecotrail 2021
Bonjour Neofoxy,
Je suis toujours très admiratif sur des épreuves longues quelque soit le temps mis, il faut quand même faire les kilomètres.
On vit aussi ton récit et on imagine bien tes douleurs.
Bravo
Fabrice
Je suis toujours très admiratif sur des épreuves longues quelque soit le temps mis, il faut quand même faire les kilomètres.
On vit aussi ton récit et on imagine bien tes douleurs.
Bravo
Fabrice
Fabrice_13- Membre 5 ansMembre 5 ans
- Localisation : 13
neofoxy aime ce message
Re: Ecotrail 2021
Je ne dirais qu'un mot : Bravo
et bonne préparation pour le Mont Blanc
et bonne préparation pour le Mont Blanc
_________________
Foncine
A chaque âge, sa vie
Foncine- Membre 5 ansMembre 5 ans
- Localisation : Grenoble
neofoxy aime ce message
Re: Ecotrail 2021
Félicitations pour l'effort physique et pour le récit
Vraiment merci pour ces récits que j'adore lire
Alain
Vraiment merci pour ces récits que j'adore lire
Alain
Aladel- Membre 5 ansMembre 5 ans
neofoxy aime ce message
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